J’ai vu le film Rosemary’s Baby de Roman Polanski de nombreuses fois et je ne savais même pas que l’histoire était adaptée d’un livre. J’ai trouvé cette édition d’un bébé pour Rosemary, plutôt vintage dans une brocante, c’est l’histoire d’une rencontre entre un livre et sa future lectrice. Je me suis arrêtée devant en me disant « tiens, je me souviens du film, c’était une histoire un peu angoissante, le roman doit être pas mal ». Encore une fois, il a patienté quelque temps dans ma pile à lire avant que je ne l’en ressorte. C’était pour moi, le moment parfait, j’enchaînais les lectures feel-good et j’avais besoin de quelque chose qui me surprenne, me fasse peur, joue avec mes émotions.
En résumé
Un cinq pièces au Bradford en plein cœur de New York, quel bonheur pour un jeune couple! Rosemary et Guy n’en reviennent pas. Les jaloux disent que l’immeuble est maudit, marqué par la magie noire, que le sinistre Marcato y habita, que les sœurs Trench y pratiquèrent des sacrifices immondes…
Peu de temps après l’arrivée de Rosemary, une jeune fille se jette par la fenêtre.
Une étrange odeur règne dans les appartements. Quant aux voisins, leurs yeux sont bizarres, leurs prévenances suspectes. Guy lui-même change, et sa jeune femme, poursuivie par des rêves atroces, lutte en vain contre une terreur grandissante.
Que deviendra, dans ces conditions, le bébé de Rosemary… ?
Mon avis : Un bébé pour Rosemary
Je ne vais pas vous faire une comparaison entre le livre et le film, car ils ne sont absolument pas comparables. Bien que j’ai énormément aimé l’adaptation, maintenant que j’ai lu le roman, le film me parait bien fade. On classe souvent un bébé pour Rosemary comme classique horrifique. Pourtant, nous ne sommes pas dans de l’horreur que nous connaissons, l’histoire n’est pas terrifiante ni gore, tout est très suggestif. Le point fort de cette histoire est l’ambiance qui s’en dégage, durant ma lecture, j’ai ressentis une sensation de malaise, l’atmosphère est assez oppressante, voire malsaine.
J’ai énormément aimé le style de l’auteur. Nous allons suivre la vie quasi-quotidienne et presque monotone de Rosemary et pourtant, on ne s’ennuie jamais. L’auteur parsème son histoire de paranoïa et de complots. Tout réside dans les détails. La tension bien qu’omniprésente va monter crescendo au fur et à mesure que l’on découvre les secrets du Bradford et de ses habitants.
Le personnage de Rosemary
J’ai trouvé le personnage de Rosemary parfait. Bien entendu, il faut le remettre dans son contexte, nous sommes à la fin des années 60. Transposé à notre époque, nous serions offusqués de voir qu’une femme n’a que pour unique but dans la vie de devenir mère. Mais c’est justement le contexte qui rend Rosemary naïve et attachante. Nous nous rendons compte rapidement qu’elle est très dépendante de son mari, et c’est sur ça que va se baser une partie de l’intrigue. Elle lui voue une confiance aveugle et ne tente jamais de remettre en cause ses dires (même lorsqu’il abuse d’elle !). Plusieurs fois j’ai eu envie de lui crier dessus, de la secouer, mais c’est aussi ce qui va nous faire monter en pression, son incapacité a voir ce qui se passe autour d’elle.
Les personages secondaires
Les personnages secondaires sont eux aussi ben travaillés, nous faisons la connaissance du couple voisin : les Castevet qui dans un premier temps sont charmants et serviables puis vont se montrer de plus en plus envahissants et inquiétants. Je me suis étonnée que Rosemary ne se montre pas plus méfiante vis-à-vis des voisins, mais encore une fois, c’est dû à sa candeur et la confiance qu’elle voue à son époux Guy. La situation se dégrade lorsque Rosemary tombe enceinte. L’ambiance se fait un peu plus étouffante, les Castevet envahissent petit à petit l’espace personnel de notre héroïne, en lui rendant visite chaque jour, lui préparant à manger, la conseillant sur sa grossesse. J’ai adoré Mimi et Roman, nous avons envie de les détester pour ce qu’ils font subir à Rosemary, mais nous sommes en même temps intrigués par leur motivation.
En conclusion
Je ne peux pas vous en dire plus sans vous dévoiler une partie de l’intrigue. Je m’arrête donc ici. J’ai vraiment adoré cette lecture, que je n’ai pas pu lâcher avant la dernière page. Je suis toutefois déçue du final, bien que je connaissais déjà la fin après avoir vu le film, j’aurais aimé quelque chose de plus percutant. Cela reste néanmoins une excellente lecture horrifique par son ambiance angoissante et oppressante. J’ai rarement ressenti ça durant une lecture (je n’ai aussi pas beaucoup lu de romans d’horreur, le seul qui vient en tête dans le même genre est The Ring). Il est possible que vous trouviez cette lecture un peu lente, mais c’est justement ce que j’ai apprécié, l’auteur prend le temps d’instaurer l’atmosphère. C’est donc un quasi-coup de cœur pour moi.
♥ COUP DE COEUR ♥
Ma note : ★★★★★
Les plus : L’ambiance angoissante. Les personnages inquiétants. Une histoire bien ficelée.
Les moins : Une fin que j’aurais aimé plus percutante.
Titre : Un bébé pour Rosemary
Auteur : Ira Levin
Editons : J’ai Lu
4 Comments
Parlons fiction
29 mai 2020 at 22 h 09 minOk, bon, j’ai adoré ta chronique. L’ambiance du livre a l’air vraiment particulière, j’ai hâte de découvrir ça ! Plus qu’à m’y mettre 🙂
J’adore ton édition du livre. Elle est vraiment vintage, j’adore les vieux livres comme ça !
Chromopixel
31 mai 2020 at 21 h 30 minMerci pour ton commentaire 🙂 Effectivement l’ambiance du livre est tellement pesante et omniprésente que c’est presque l’âme de ce roman. J’espère qu’il te plaira ! Et oui cette édition est trop mignonne avec son coté rétro, je l’ai eu en brocante, et je pense sincèrement me mettre à la recherche d’autres livres dans leur vieille parution, j’adore le fait d’avoir un livre qui a vécut entre mes mains !
L'exorciste : un roman pour Halloween - Chromopixel
25 septembre 2020 at 18 h 30 min[…] été très agréablement surprise il y a quelques mois en lisant : Un bébé pour Rosemary, le film quoique vieillissant lui aussi m’avait marqué petite. Le roman […]
Dakota Song : we all live in the Dakota Building - Chromopixel
9 février 2021 at 19 h 40 min[…] Dakota est tout à fait l’immeuble que j’imaginais durant ma lecture d’Un bébé pour Rosemary. Et en lisant Dakota Song j’ai finalement appris que Polanski avait lui aussi pensé à ce […]