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Contemporain Drame Lecture

Les choses humaines : Il n’y a pas une seule vérité.

19 février 2021

J’ai acheté Les choses humaines de Karine Tuil suite aux recommandations de ma copine Marie-Anne. C’est elle qui m’avait aussi recommandé il y a quelques mois : De la part de la princesse morte. Niveau lecture, je lui fais confiance à 100 % et encore une fois, j’ai bien fait. Tout juste acheté, je l’ai dévoré. Pourtant, ce n’est pas vraiment le genre de lecture que je fais habituellement. Les choses humaines reprend un fait d’actualité qui est : le consentement. J’ai commencé cette lecture avec beaucoup, d’a priori, et plus j’avançais dans ma lecture, plus je remettais mon jugement en cause. Je préfère vous prévenir mon avis dévoile une partie de l’intrigue. Il est trop difficile de faire le point sur cette lecture sans vous parler des sujets soulevés

En résumé :

Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale. 

Les choses humaines de Karine Tuil : Il n’y a pas une seule vérité.

Mon avis : Les choses humaines

Dans la première partie de ce roman, l’auteure place ses personnages. Nous commençons par le couple Farel. Tout d’abord, il y a Jean, le père, qui est un célèbre journaliste politique français. Un homme ambitieux, plus préoccupé par sa notoriété et l’image qu’il renvoie que par sa propre famille. Je l’ai trouvé détestable dès les premiers chapitres. Ensuite, nous avons Claire, la mère une essayiste féministe très engagée. Elle est tout de suite plus sympathique que son époux, car on ressent son mal-être face à cette accusation. Elle doit choisir entre le fait de défendre ses convictions ou son fils. Tous les deux forment un couple privilégié et influant. Mais la suite de l’histoire tournera surtout autour de leur fils : Alexandre, un jeune homme brillant dont l’avenir est déjà tout tracé. Chaque chapitre se concentre sur un de ces trois personnages, nous dévoilant petit à petit ses côtés obscurs, car si en façade ils donnent l’image de la famille parfaite, chacun porte en lui une part bien sombre. 

J’ai trouvé cette première partie intéressante, mais peut-être un peu longue. Là où le résumé annonce une histoire de viol qui va faire voler cette famille en éclat, l’action est longue à arriver. Même maintenant une fois terminé, je me questionne sur l’intérêt de s’attarder autant sur les parents Farel. Est-ce pour donner des circonstances atténuantes à Alexandre, nous faire compatir ? Ou justement nous montrer que dès sa naissance, il est programmé à se sentir au-dessus des règles ? Je n’ai toujours pas la réponse, car ce roman n’a fait que me ballotter, sans jamais donner de réponse précise.

Deuxième partie : le procès

La seconde partie du roman est beaucoup plus rythmée, elle aborde la plainte et le procès pour viol contre Alexandre. Alexandre est allé à une soirée accompagné de sa demi-sœur Mila, une jeune fille élevée dans les traditions juive orthodoxe. Ils sont de deux mondes complètement différents, et pourtant, quelque chose va les pousser à terminer la soirée dans un local à poubelles ensemble. Et là, c’est le drame, l’auteure ne nous donne aucune information sur ce qu’il s’est passé durant ces quelques minutes à l’abri des regards. Nous savons qu’il y a eut un acte sexuel, Alexandre retourne à la soirée avec comme preuve la culotte de Mila. Mais la question reste en suspend : était-elle consentante ?

Toute l’histoire découle de ses quelques minutes dans le local, dont Alexandre et Mila sont les seuls à connaître le déroulement. Mila porte plainte contre Alexandre pour viol tandis que celui-ci clame son innocence, criant haut et fort qu’elle l’a suivit de son plein grès, et qu’a aucun moment elle ne l’a repoussé ou demandé d’arrêter. 

Il n’y a pas une seule vérité.
On peut assister à la même scène, voir la même chose et l’interpréter de manière différente

Les choses humaines

J’aime énormément cette citation, car elle résume parfaitement le roman. Deux individus et deux points de vues différents. Avant cette lecture, je crois que je ne me suis jamais posé la question de ce qu’il se passait du point de vue de l’accusé. Pour moi, l’auteur d’un crime comme celui-ci est forcément coupable, seulement Karine Tuil arrive à me faire douter. Notamment au moment du procès, où la parole de Mila est remise en cause sur plusieurs faits. C’est un roman extrêmement complexe, car rien n’y est tout blanc ou tout noir.

En conclusion :

Les choses humaines mêlent parfaitement les notions de pouvoir et de consentement. J’aime le fait qu’en refermant ce roman, Karine Tuil ne nous dise pas clairement si Alexandre est coupable ou non, c’est à nous de nous faire notre propre avis avec les éléments présentés. La réalité est toujours beaucoup plus complexe que ce qu’elle donne à voir. C’est toujours étrange à dire avec une lecture sur ce thème, mais j’ai vraiment passé un très bon moment de lecture, cette histoire m’a fait réfléchir et encore maintenant plusieurs jours après, cette histoire me reste en tête. L’auteure a réussi à me faire douter plusieurs fois, et à me faire remettre en question mes préjugés.


Ma note : ★★★★☆

Le plus : Un thème de société toujours d’actualité. une histoire qui vient remettre en question nos préjugés.
Les moins : Une première partie un peu longue et moins rythmée.


Titre : Les choses humaines
Autrice : Karine Tuil
Éditions : Gallimard / Folio

Les choses humaines de Karine Tuil.  Il n’y a pas une seule vérité.

1 Comment

  • Reply
    cecilia_cherieblossom
    23 février 2021 at 10 h 40 min

    Je l’avais repéré chez Mrsbookyarmond il m’intrigue beaucoup !

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