Dans le cadre des lectrices Charleston 2020, j’ai eu l’occasion de lire La danse de Martha de Tom Saller. Oui, vous avez bien lu, Tom Saller est un homme, un des rares hommes publié chez Charleston ! Ce fut ma première surprise concernant ce roman. En lisant le résumé je me suis tout de suite sentie attirée par cette histoire, une histoire de famille entourée d’un contexte artistique fort.
En résumé :
Début des années 1920. La jeune Martha, issue d’une famille de musiciens excentriques, quitte sa petite ville de Pologne de l’est et son enfance paysanne. Elle veut s’inscrire au Bauhaus, l’école d’art récemment créée à Weimar, centre foisonnant de la création et de la modernité. Désir osé car les hommes dominent l’Institution. Malgré cela, l’énigmatique fondateur de l’école, Walter Gropius lui propose d’intégrer sa troupe de danseurs.
Mais, quand les nazis arrivent au pouvoir, l’école ferme ses portes. Martha rentre chez elle avec dans les bras son journal et sa fille. Lors des derniers jours de la guerre, mère et fille sont séparées. Personne ne sait ce que Martha est devenue…
2001, New York. Un jeune homme arrive aux États-Unis pour suivre les enchères du journal de sa grand-mère chez Sotheby’s. Le journal contient des esquisses d’artistes du célèbre mouvement Bauhaus, tels que Lyonel Feininger, Paul Klee ou encore Wassily Kandinsky. Une saga renversante au coeur du Bauhaus. Une femme courageuse et fascinante confrontée à un siècle d’hommes, de guerre et de crimes.
Mon avis : La danse de Martha
Je suis rentrée dans l’histoire plutôt rapidement. En effet, le voyage de Thomas et ses réflexions sur la vie à New York m’ont beaucoup amusée. Je l’ai tout de suite beaucoup aimé, mais j’ai eu un peu plus de mal à m’attacher à Martha. L’histoire de son journal , qui nous permet de nous plonger dans le passé est bien amenée. Grâce à lui, nous allons donc suivre Martha de sa naissance à sa disparition.
Nous allons vivre avec notre héroïne, dans la grande maison, celle qui est imprégnée de musique. Car son père est chef d’orchestre. Elle va donc grandir dans un environnement plein de musique et de son, et elle y développera une particularité : celle de voir la musique avec des formes. Son destin est donc lié depuis sa naissance à la musique. Sa sensibilité ou plutôt son don, de pouvoir la retranscrire à travers des formes ou des couleurs va la mener en quête d’un nouveau moyen d’expression, qu’elle découvrira un peu plus tard à travers le Bauhaus.
le Bauhaus
J’ai personnellement fait des études artistiques, le Bauhaus est un des thème abordé lors d’un de ces chapitres. J’y ai essentiellement étudié le graphisme et l’architecture, c’était donc très enrichissant de découvrir à travers ce roman les autres formes que pouvaient prendre ce mouvement. En effet Martha, va intégrer l’école de Weimar et y étudier diverses matières avant de se lancer dans le théâtre et la danse. Je me suis plusieurs fois interrogée sur la véritable existence de certains personnages allant jusqu’à vérifier sur Internet. Le roman est réellement bien documenté sur le sujet.
En parallèle des études et de la vie de Martha à Weimar, le climat devient oppressant. La guerre est en train de se mettre en place. Martha finit donc par se retrouver obligée de quitter l’école et de rentrer chez elle. Mais elle ne revient pas les mains vide, elle est accompagnée d’un nourrisson. Sa fille, qui deviendra la grand-mère de Thomas. À partir du moment où la guerre se met en place l’histoire s’accélère. Alors que jusqu’à présent, l’auteur prenait le temps de placer ses personnages et son cadre, nous ressentons tout d’un coup le poids de la situation et l’urgence de prendre des décisions.
L’histoire de famille
Grâce à la vente aux enchères du carnet de Martha, Thomas va enfin pouvoir recomposer l’histoire de sa famille. J’ai trouvé ce dernier twist, vraiment bluffant, je n’avais rien vu venir, et me suis complètement laissée prendre au piège. J’ai beaucoup aimé le fait que Martha soit hantée par le fantôme de son frère. Qui l’accompagne partout dans sa jeunesse.
En conclusion
J’ai bien aimé le style de Tom Saller, les phrases sont courtes, pas besoin de fioritures. Le contexte artistique est vraiment bien développé que ce soit dans l’ambiance qui se dégage du foyer de la famille avec la musique ou à l’école d’art avec le Bauhaus. Il y a peut-être quelques longueurs qui ralentissent l’histoire et ne sont pas nécessaires à l’intrigue, mais rien de trop gênant. J’ai passé un bon moment de lecture.
Ma note : ★★★☆☆
Titre : La danse de Martha
Auteur : Tom Saller
Editons : Charleston / Leduc
1 Comment
Eline
10 octobre 2020 at 10 h 45 minCe roman me fait vraiment envie, ce n’est pas ce que j’ai l’habitude de lire mais pour le coup là ça m’intrigue beaucoup 🙂